Terre d’investissement, les États-Unis constituent pour beaucoup d’entrepreneurs français un rêve, une cible d’implantation pour leur entreprise. Il s’agit d’ailleurs, et depuis plusieurs années, du pays le plus attractif en matière d’implantation à l’étranger, notamment plébiscité par les start-up tricolores. Pourtant, le business américain est bien différent du business français.
Pour plus d’informations sur comment s’implanter aux USA, nous vous invitons à vous référer à notre mini-guide.
Alors que nous vous prodiguons régulièrement des conseils en matière de propriété intellectuelle, embauche, choix de la forme juridique, formalités, etc. pour réussir votre implantation dans ce pays, voyons ce mois-ci les trois grandes erreurs à ne pas commettre dans sa stratégie d’implantation sur le territoire de l’oncle Sam.
Numéro 1 : Délaisser l’aspect légal lorsque vous vous implantez aux USA
Considérer qu’il est plus facile de créer une entreprise aux USA est une idée reçue. Certes les formalités paraissent plus allégées, il n’en demeure pas moins que les aspects légaux liés à la constitution d’une entreprise sont spécifiques, car selon le type de structure les conséquences fiscales pour l’entrepreneur étranger seront différentes, et le choix d’entité légale aura également un impact sur le type de visa de travail auquel l’entrepreneur pourra postuler sur le territoire américain.
L’erreur serait de faire comme de nombreux entrepreneurs français : contacter un avocat lors de la survenance d’un problème et non en amont, et de vouloir économiser les coûts en copiant ce que fait la concurrence (en matière de CGV, marque, traitement des données personnelles, etc.).
Pourtant, le consommateur américain connaît bien ses droits, et le marché américain est de fait un marché très litigieux. On attaque d’abord et on discute après. Et pour pouvoir être en position de force pour pouvoir discuter il faut s’être bordé légalement en amont. Rappelons qu’aux États-Unis on peut non seulement être condamné au versement de dommages et intérêts indirects, mais aussi que le montant des dommages et intérêts est souvent sans aucune commune mesure avec la valeur du contrat.
Notre conseil pour réussir : Faire du droit votre priorité lors de l’installation ! Envisagez votre développement commercial de manière préventive en vous faisant accompagner par des professionnels aguerris aux problématiques en matière de société, droit social, droit de la propriété intellectuelle, mais également maîtrisant les enjeux fiscaux de votre activité.
Numéro 2 : Ne pas tenir compte du marché local des Etats Unis
Pour l’entrepreneur français, un produit ou un service qui cible l’ensemble des marchés est gage de qualité.
Cette conception desservira pourtant l’entrepreneur qui s’installe sur le sol américain, où l’offre locale tient une importance fondamentale, afin d’attirer les consommateurs américains.
Notre conseil pour réussir : Réalisez une étude de marché sur place et raisonnez de manière verticale ! Spécialisez votre raisonnement en identifiant chaque verticaux auxquels vous vous adressez, en essayant de donner à chaque vertical l’impression que votre produit ou service a été spécialement pensé et conçu pour lui.
Numéro 3 : Négliger les formalités d’embauche des américains
Constituer une l’équipe capable de mener le projet d’implantation aux USA est un véritable défi pour l’entrepreneur français. Doit-il piloter lui-même le projet depuis la France ou engager des cadres sur place ? Indépendamment du choix, la connaissance du marché américain par l’équipe reste le meilleur atout. Il y a des codes de communication locaux à maîtriser et cette maîtrise passe généralement par l’embauche de travailleurs locaux.
Dans tous les cas, les formalités liées à l’embauche ne doivent pas être négligées, qu’il s’agisse de salariés français détachés qui doivent être en possession d’un visa de travail, ou de candidats recrutés sur le territoire. En tant qu’employeur vous devez vous munir d’un numéro d’identification (EIN), et veiller à respecter le droit du travail de l’État dans lequel vos salariés seront basés ainsi que les obligations spécifiques relatives notamment à la non-discrimination en matière d’embauche.
Notre conseil pour réussir : Être accompagné par un avocat spécialisé en droit du travail vous allégera des formalités chronophages liées à l’embauche de votre équipe, en plus de prévenir l’apparition de litiges futurs liés aux relations de travail, en soignant notamment la rédaction des contrats de travail.